Séminaire CCA du vendredi 17 novembre 2017

Salle Jacques-Louis Lions 2, INRIA Paris, 2 rue Simone Iff, Paris 12ème, Métro Dugommier (ligne 6)

  • 10h00, Valentin Suder, Université de Versailles : Equivalences différentielles des boîtes-S

Dans ce travail, nous parlerons de deux notions d’équivalences sur les boîtes-S, ces fonctions non-linéaires qui composent les algorithmes de cryptographie symétrique. Premièrement, nous introduisons la DDT-équivalence, qui relie les fonctions booléennes vectorielles qui ont la même table de distribution des différences (DDT). Ensuite, nous comparons cette notion à l’équivalence entre deux fonctions dont les DDT ont le même support, et que nous appelons la $\gamma$-équivalence. Nous discutons le lien entre ces deux équivalences et donnons un algorithme qui permet de calculer les classes d’équivalences. Nous en profitons pour étudier la taille de ces classes pour des familles de boîtes-S connues. Enfin, nous démontrons que les permutations APN ne peuvent avoir deux lignes de leur DDT qui soient similaires.

  • 11h30, Guilhem Castagnos, Université de Bordeaux : Encryption Switching Protocols Revisited: Switching modulo p

Last year, Couteau, Peters and Pointcheval introduced a new primitive called encryption switching protocols, allowing to switch ciphertexts between two encryption schemes. If such an ESP is built with two schemes that are respectively additively and multiplicatively homomorphic, it naturally gives rise to a secure 2-party computation protocol. It is thus perfectly suited for evaluating functions, such as multivariate polynomials, given as arithmetic circuits. Couteau et al. built an ESP to switch between Elgamal and Paillier encryptions which do not naturally fit well together. Consequently, they had to design a clever variant of Elgamal over Z/nZ with a costly shared decryption. In this talk, we first present a conceptually simple generic construction for encryption switching protocols. We then give an efficient instantiation of our generic approach that uses two well-suited protocols, namely a variant of Elgamal in Z/pZ and the Castagnos-Laguillaumie encryption defined over class groups of quadratic fields which is additively homomorphic over Z/pZ.
Among other advantages, this allows to perform all computations modulo a prime p instead of an RSA modulus. Overall, our solution leads to significant reductions in the number of rounds as well as the number of bits exchanged by the parties during the interactive protocols. We also show how to extend its security to the malicious setting.

Joint work with Laurent Imbert and Fabien Laguillaumie.

  • 14h30, Cyril Hugounenq, Université Grenoble Alpes : Calcul d’isogénies à l’aide du Frobenius

Cet exposé présente des résultats issu d’un travail commun avec Luca De Feo Jérôme Plût et Eric Schost.

Le problème du calcul d’isogénies est étant donné deux courbes elliptiques, un entier r tel que les deux courbes soient reliées par une isogénie de degré r, calculer cette isogénie. Ce problème est apparu dans l’algorithme SEA de comptage de points de courbes elliptiques définies sur des corps finis. L’apparition de nouvelles applications du calcul d’isogénies (cryptosystème à trappe, fonction de hachage, accélération de la multiplication scalaire, cryptosystème post quantique) ont motivé par ailleurs la recherche d’algorithmes
plus rapides en dehors du contexte SEA. L’algorithme de Couveignes (1996), malgré ses améliorations par De Feo (2011), présente la meilleure complexité en le degré de l’isogénie mais ne peut s’appliquer dans le cas de grande caractéristique.

L’objectif de cet exposé est donc de présenter une modification de l’algorithme de Couveignes utilisable en toute caractéristique avec une complexité en le degré de l’isogénie similaire à celui de Couveignes.

L’amélioration de l’algorithme de Couveignes se fait en suivant deux axes: la construction de tours d’extensions de corps finis de degré $\ell$ efficaces pour rendre les opérations plus rapides, à l’image
des travaux de De Feo (2011), De Feo Doliskani Schost (2013), Doliskani Schost (2015), et la détermination d’ensembles de points d’ordre $\ell^k$ stables sous l’évaluation d’isogénies.

L’exposé se concentrera sur le second axe pour lequel nous étudions les graphes d’isogénies. Nous utilisons pour notre travail les résultats précédents de Kohel (1996), Fouquet et Morain (2001), Miret et al. (2005,2006,2008), Ionica et Joux (2001). Nous présentons donc dans cet exposé, à l’aide d’une étude de l’action du Frobenius sur les points d’ordre $\ell^k$, un nouveau moyen de déterminer les directions dans le graphe (volcan) d’isogénies. Ces directions vont nous servir à déterminer des points stables sous l’évaluation d’isogénies et ainsi nous permettre d’atteindre notre objectif d’amélioration de l’algorithme de Couveignes.

  • 16h00 : Marine Minier, Université de Lorraine : Utilisation de la programmation par contraintes pour la recherche d’attaques différentielles à clés liées contre l’AES.

l’AES (Advanced Encryption Standard) est comme son nom l’indique le standard actuel de chiffrements par blocs. C’est donc tout naturellement un des algorithmes les plus étudiés. Au cours de ces dernières années, plusieurs cryptanalyses ont été découvertes dans différents modèles d’attaques. Dans cet exposé, nous nous intéresserons aux attaques différentielles à clés liées où l’adversaire peut introduire des différences dans les textes clairs mais également dans la clé. Nous montrons alors comment la programmation par contraintes (CP) peut être utilisée pour modéliser ces attaques et permet de trouver efficacement toutes les chemins différentiels à clés liées optimaux sur AES-128, AES-192 et AES-256. En particulier, nous améliorons la meilleure différentielle contre la version complète d’AES-256 et nous donnons la meilleure différentielle contre 10 tours d’AES-192. Ces résultats nous ont permis d’améliorer, sur AES-256, la complexité du meilleur distingueur à clés liées, de la meilleure attaque de base à clés liées et de la meilleure q-multicollision.